Dans cet article on va parler de cette publication scientifique :
Les auteurs testent l’effet des préparations 500 (la bouse de corne), 501 (la silice de corne), et l’effet des deux préparations combinées sur la qualité de trois cultivars de pommes de terre, la Vitellote, la Blue Congo et la Red Emmalie.
En science, pour pouvoir comparer des traitements (en médecine comme en agronomie) il faut utiliser des contrôles.
Les contrôles positifs vont servir à valider l'expérimentation par un résultat attendu. Si on prend la culture de pomme de terre ce pourrait être un traitement dont on sait qu'il fait produire des composés particuliers aux patates.
Les contrôles négatifs vont servir à identifier les paramètres extérieurs à ce qu'on est en train d'étudier. Il faut toujours que ce contrôle se rapproche le plus possible de ce que l'on teste. Ici par exemple, les auteurs testent des substances comme la bouse de corne épandue aux pieds des plans et la silice de corne épandue au niveau du feuillage. Un contrôle pertinent aurait été par exemple du fumier (à la même dilution que la bouse de corne) ou de l'eau pour remplacer la bouse de corne et simplement de l'eau pour remplacer la silice de corne.
Parce que si ces contrôles ne sont pas effectués, comment conclure si jamais un effet est observé que ce n'est pas simplement l'eau de la bouse de corne ou l'humidité de la silice de corne qui font varier la teneur en certains composés ?
Voyons quels sont les contrôles utilisés par les auteurs ?
Les auteurs n'ont rien utilisé comme contrôle : Control (without BD preparations) ou alors ce n'est pas mentionné clairement.
Je vais vous présenter uniquement les résultats pour les composés phénoliques totaux (TPCC), les autres composés recherchés sont les mêmes que dans cet autre article.
Et les conclusions sont similaires.
Voilà comment les résultats sont présentés :
Les auteurs de conclure :
"Il est établi que la préparation 501 a un effet significatif sur la concentration des TPCC dans les tubercules de pommes de terre"
Et quelques lignes plus bas :
"Par contre, la préparation 501 n'a pas d'influence sur les TPCC du cultivar Vitelotte."
Encore typiquement des tournures évasives.
Des conclusions extrapolées au maximum.
Et ce type d'article mesdames et messieurs passe au reviewing. Des chercheurs (les reviewers) vont relire et analyser les données et le tecte et vont donner leur bénédiction ou au contraire vont refuser l'article. C'est comme ça que marche la recherche.
C'est en lisant des papiers comme ça qu'on arrive à facilement douter du système de publication scientifique qui est loin d'être parfait (j'en parlerai un jour).
Elvyra Jarienė qui signe la publi signait aussi celle là dont j'ai déjà parlé sur l'effet des préparations sur les composés du murier blanc.
Elvyra Jarienė a aussi signé cette publication scientifique en 2019 :
L'axe des ordonnées représente la concentration en TFT (en mg ChAE 100 g−1 DM).
Intéressons nous aux co-auteurs :
On se rapproche quand même pas mal des milieux anthroposophiques. Retro Ingold bosse pour l'agriculture biodynamique et Jasmin Peschke travaille carrément au Goetheanum au centre pour la Nutrition dans la section agriculture.
Dans le système des publications scientifiques, le dernier auteur est normalement celui qui pilote le projet. Voyons donc voir qui est Jasmin Peschke (quand on travaille pour le Goetheanum, on est très proche du milieu anthroposophe).
Le Dr Jasmin Peschke est responsable des questions de nutrition dans le contexte biodynamique. Voilà ce que l'on trouve sur son site web de nutrition :
Et également :
Des conseils qui ne semblent en rien raccord avec ce qui se fait en diététique et en nutrition comme :
"Degré de maturité, qualité lumineuse et de chaleur des aliments."
Allons à la case de déclaration des conflits d'intérêts de l'étude avec le Dr Jasmin Peschke :