Linda Chalker-Scott a fait l’inventaire de la littérature scientifique existante en 2013 en s’efforçant à comparer agriculture biologique et agriculture biodynamique.
Linda Chalker-Scott, chercheuse en horticulture et arboriculture urbaine, autrice d'un blog sur les mythes en horticulture.
Du reste, pour la plupart des paramètres testés, la comparaison entre les trois modes de culture montre une nette différence entre, d’une part, l’agriculture biologique et biodynamique et, d’autre part, l’agriculture conventionnelle, mais là n’est pas le sujet.
En revanche, les différences entre agriculture biologique et biodynamique restent extrêmement faibles.
Pour résumer les résultats de cette revue, il n’existe pas de différence entre la biodynamie et le biologique pour ce qui est de :
- La qualité nutritionnelle du blé (Triticum aestivum) [Langenkamper et al., 2006]
- L’incidence de maladies fongiques (fusariose et tâches de microdochium) [Gunst et al., 2006]
- Les paramètres microbiens [Joergensen et al., 2010]
- Le carbone organique et l’azote total [Birkhofer et al., 2008]
- La faune des sols [Pfiffner et Mäder., 1997; Pfiffner et Niggli., 1996; Carpenter-Boggs., 2000; Birkhofer et al., 2008]
- La biomasse microbienne [Birkhofer et al., 2008; Carpenter-Boggs., 2000; Reeve et al., 2011]
L’efficacité des préparations 500 à 507 n’est pas montrée sur :
Le rendement n’est pas supérieur ou différent du traitement biologique pour les cultures de :
Et l’auteure de conclure :
- “In summary, the peer-reviewed research published thus far provides little evidence that biodynamic preparations improve soils, enhance microbes, increase crop quality or yields, or control pests or pathogens. Given the homeopathic nature of the applied preparations (i.e., extremely low concentrations of nutrients), it is not surprising to see a general lack of efficacy over the benefits provided by organic methods.”
- En résumé, l’ensemble des recherches révisées par les pairs et publiées jusqu’à aujourd’hui (ndlr jusqu’en 2013), rapportent peu d’évidences sur le fait que les préparations biodynamiques améliorent les sols, augmentent le nombre de microorganismes, augmentent les récoltes et les rendements ou régulent les ravageurs et les pathogènes. Au vu de la nature homéopathique des préparations utilisées (c.-à-d concentrations extrêmement basses de nutriments) il n’est pas surprenant que les conclusions s’orientent vers un manque d’efficacité général par rapport aux bénéfices avérés des méthodes biologiques.
Maria Carla Cravero, chercheuse au CREA (Council for Agricultural Research and Economics) au centre de recherche pour la viticulture et l'oenologie, s'emploie à faire l'inventaire dans une revue de la littérature des publications scientifiques comparant la qualité des vins de diférentes méthodes culturales.
Cette revue de la littérature est sortie en 2019 dans le journal Food Chemistry.
Pour résumer les résultats de cette revue :
- Pas de différence entre biodynamie et agriculture biologique pour les rendements de la vigne [Döring et al, 2015].
- Sur un essai en plein champ sur 10 ans en Allemagne, la composition des communautés microbiennes dans les sols de l'agriculture biodynamique et biologiques sont similaires [Hendgen et al, 2018]
- Même étude vue plus haut chez Chalker-Scott de Reeves et al, 2005, pas de différence dans la qualité du sol et d'autres paramètres de production. En revanche, des raisins de haute qualité avec un taux de sucre, de polyphénols totaux et d'anthocynanines pmus importants.
- Peu de différence entre biodynamie, agriculture conventionnelle et biologique pour les composés aromatiques dans deux études [Tassoni et al, 2013 ; Tassoni et al, 2014]
- En 2015, Parpinello et ses collaborateurs travaillent sur des crus de 2009 et de 2010 réalisés à partir d'un vignoble passé en biodynamie en 2009. Pour la cuvée de 2009, taux bas d'alcool, d'acidité volatile, d'intensité de couleur, de polyphénols totaux, d'anthocyanines et de catéchines. En revanche la cuvée de 2010 est similaire à celle en agriculture biologique [Parpinello et al, 2015].
- En 2019, toujours Parpinello et ses collaborateurs, comparent les cuvées de 2011 et 2012, et concluent qu'il n'y a que peu de différence entre les traitements. Les auteurs concluent avec ces deux études, que les qualités des vins biologiques et biodynamiques après la première année de conversion tendent à être similaires [Parpinello et al, 2019].
- Les populations de levures dans les vins biologiques ou biodynamiques ne sont pas impactées par la méthode culturale mais plutôt par les processus de vinification [Patrignani et al, 2017].
- La méthode culturale n'a pas d'influence sur les communautés de champignons dans le jus final ou dans les concentrations en composés volatiles dans les Sauvignons [Morrison-Whittle, 2017].
- Moins de sucre, d'acides coumarique et cafféique et plus d'acide γ-aminobutyrique dans des vins biodynamiques [Picone et al, 2016].