Qu’en est-il des connaissances modernes sur l’influence de la Lune sur les cultures ?
Cyril Frederick Cherrington Beeson, en 1946 publie dans la revue Nature la première méta-analyse regroupant les travaux sur l’influence de la Lune, il classe notamment les études en deux parties. La première regroupant les essais sans traitement statistique et les autres.
Il en conclu que « si un tel effet existe, il est tellement peu clair qu’il ne peut être d’aucune utilité en horticulture. ».
Puis vint la célèbre Maria Thun, qui, en 1963, publie dans une revue allemande tous les préceptes décrits dans cet article sur les phases de la Lune et son influence sur les différentes parties de la plante en fonction des constellations du zodiaque.
Ses travaux, toujours sans données statistiques, sont à la base de tous les calendriers lunaires actuels.
Viennent ensuite plusieurs travaux qui peinent à démontrer de manière claire une réelle influence de la lune sur les cultures. Ainsi, Spiess montre qu’il y a une légère influence de la Lune mais n’arrive pas à confirmer les travaux de Thun. Capelli montre que la germination des glands de chêne vert sous pleine Lune est favorisée mais elle est globalement meilleure (plus homogène notamment) lors d’une stratification préalable (traitement par le froid humide) en n’importe quelle période. Puis Zürcher affirme avoir confirmé les travaux de Kolisko sur le Maesopsis eminii (arbre tropical), en réalité, ses résultats ne sont pas significatifs. Pour exemple : les semis avant la pleine Lune ont une hauteur moyenne de 11,9 ± 2,1 cm alors que les semis avant la nouvelle Lune ont une hauteur moyenne de 9,7 ± 4 cm.
Les intervalles de confiance se recoupent.
Encore une fois ici, il convient de bien constater que rien n’est tout noir ou tout blanc, mais qu’il existe bel et bien une réalité scientifique mesurable.
En effet, à la lumière des faits évoqués plus haut et tirés du rapport de la Société de France de l’Horticulture de 2011, si la Lune a une influence, elle est infinitésimale et passe dans tous les cas après l’influence des conditions agronomiques conventionnelles (état et qualité du sol, météorologie etc…).
En revanche, l’astre de la nuit a bel et bien une influence (notamment via l’intensité de sa lumière lors de ses différentes phases) sur la reproduction, la prédation et la communication de certains animaux (Kronfeld-Schor Noga et al., 2013).
Mais cette influence est extrêmement limitée concernant les cultures et la pousse des plantes.
A ce jour, toujours aucune étude statistique ne permet de montrer que les affirmations de Steiner, des époux Kolisko ou de Maria Thun sont correctes.
Voir également la vidéo du Dr Jean-Jacques Ingremeau pour l'Afis et également cultiver avec la lune, le dossier écrit de l'Afis.
Et en dessous pour des articles récents.
Selon la croyance biodynamique, le vin a meilleur goût en jour fruit qu'en jour racine. Cette croyance n'est pas soutenue par la science comme le montrent Parr et al en 2017 en faisant gouter à l'aveugle des vins en jours racines (non favorables) et en jours fruits (favorables).
Leur conclusion est qu'il n'y a aucune différence entre un vin dégusté en jour racine et un vin dégusté en jour fruit.
Une revue de la littérature sortie en 2020 (Mayoral et al, 2020), conclut en faisant l'inventaire des publications sorties jusque là : la lune n'a pas d'influence autant en termes de gravité, d'effet de marée, d'illumination ou de champ magnétique.
Image de l'article de Mayoral et al, 2020